Prêt Garanti par l’État : Les entreprises réunionnaises dénoncent les « exigences exorbitantes » des banques de l’île
Dans un courrier au Préfet, la CPME, le MEDEF, l’Union des entreprises de proximité (U2P) et l’Ordre des Experts-comptables de La Réunion dénoncent « une accumulation de demandes de justificatifs aussi arbitraires qu’incohérents » des banques de l’île pour l’octroi du Prêt Garanti par l’État (PGE).
Ce recours aux banques « pour l’octroi des PGE a été voulu pour que le dispositif puisse rapidement et très largement apporter la trésorerie nécessaire aux entreprises et aux professionnels, quelle que soit leur taille, leur activité et leur statut juridique (PME, ETI, agriculteurs, artisans, commerçants, professions libérales, entreprise innovante, micro-entrepreneur, association, fondation,…) partout sur le territoire, pour les aider à surmonter le stress économique majeur que nous connaissons et les accompagner dans la phase de reprise » , avait expliqué le ministre de l’Économie, alors que l’épidémie de Covid-19 a paralysé l’économie hexagonale et ultramarine.
« Suite aux récentes crises répétées, violentes et imprévisibles (crise des gilets jaunes ou coronavirus, ndlr) et compte tenu des retours de nos entreprises sur l’octroi ou le refus du PGE par les banques locales, nous constatons que l’interprétation par celles-ci des dispositions relatives à l’octroi du Prêt Garanti par l’État limite fortement l’accès à ce dispositif par la majorité des entreprises réunionnaises », regrettent les représentants des entreprises de La Réunion dans leur courrier au Préfet.
« Ainsi, alors que les banques nationales se sont engagées à octroyer très largement le PGE aux professionnels et aux entreprises qui en ont besoin, et dont la dernière notation Fiben, ou équivalente, avant l’épidémie de Covid-19 était forte, correcte ou acceptable, on observe à La Réunion, une accumulation de demandes de justificatifs aussi arbitraires qu’incohérents. Les évaluations réalisées par les banques locales et leurs exigences exorbitantes conduisent à exclure d’office la majeure partie des entreprises réunionnaises qui vont se retrouver sans solution de trésorerie à court terme et dans l’impossibilité d’espérer une reprise d’activité avec un risque sur l’emploi ».
Les organisations demandent donc « une application coordonnée et cohérente avec les orientations nationales, des conditions d’accès au dispositif de prêt garanti par l’État afin de garantir l’accès à ce dispositif à l’ensemble des entreprises réunionnaises, et notamment les plus fragiles et les plus en difficulté ». « En cohérence avec cet engagement du Gouvernement, nous demandons à ce que l’examen des PGE soit rapide, systématisé, et reposant sur une demande de justificatifs simplifiés et harmonisés au niveau de l’ensemble des banques locales ».
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Auteur : J.-T