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Les roussettes et les notous (à l’image) représentent des animaux centraux de la culture Kanak  © Province Nord

Autorisée habituellement en avril, la chasse aux notous (oiseaux endémiques) et aux roussettes (chauve-souris) est interdite en Nouvelle-Calédonie cette année. En revanche, la pêche vivrière est tolérée. Les rassemblements, exceptés pour les deuils, doivent être reportés.

Alors que la nouvelle année kanak, basée sur la récolte de l’igname, a débuté depuis début février cette année, les kanak doivent s’adapter aux contraintes sanitaires liées au covid-19. Un bouleversement dans la vie des clans de chaque tribu kanak, qui vit au rythme de son cycle, de la mise en terre à la récolte. Symbole de la vie, l’igname a un temps de développement similaire à celui d’une grossesse. Comme chaque année, c’est la tribu de Yaté qui a célébré en premier la nouvelle igname.

« Le moment de la nouvelle igname est célébrée par beaucoup de familles chaque année », martèle Didier Poidyaliwane, membre du Gouvernement en charge de la culture et des affaires coutumières, depuis sa chambre d’hôtel où il est confiné.

Interviewé au journal télévisé de ce jour sur Caledonia, il souligne que les autorités ont dû « faire face à quelque chose qu’on n’a jamais eu à gérer. Il est donc normal qu’on ait pris un peu plus de temps. Malgré tout, les autorités coutumières ont eu de très bonnes actions ».

Il a également rappelé que le Gouvernement n’a rien voulu imposer. « Chaque institution [coutumière] s’est organisée. On est une petite société traditionnelle. Et faire face à ce virus est plus important. La cellule de crise récupère des informations sur le terrain tous les jours et les remonte. Ce qu’on demande aux gens ce sont les gestes barrière, le respect de la distanciation sociale et le nombre limité à vingt personnes dans les cérémonies ».

D’un commun accord avec le haut-commissaire, la chasse aux notous et aux roussettes est interdite durant tout le mois d’avril. « On en a parlé trois ou quatre fois pour trouver des aménagements, mais pour le moment, on garde la même règle. Par contre, une tolérance existe pour la pêche vivrière », pointe Didier Poidyaliwane.

« Pour les cérémonies par exemple, on a tenu à s’inspirer à ce que les régions ont défini », précise-t-il. Excepté les enterrements, qui ne peuvent pas attendre, les autres cérémonies sont reportées à une autre date, comme pour les naissances ».

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Pour les enterrements, chaque région a défini ses propres règles. Seuls les gestes barrières sont à respecter. Dix traductions en langues vernaculaires sont disponibles depuis deux jours. « Elles seront diffusées dans les médias, les communes, les centre médico-sociaux et les conseils coutumiers », conclut-il.

Suivez l’intervention de Didier Poidyaliwane à partir de 8’20 dans le JT de Calédonia

Par Amélie Rigollet