PODCAST 🔊 Covid-19 en Polynésie française : Un renforcement des actions pour les sans-abris par le Père Christophe
Un des centre d’accueil mis en place pour le confinement des sans-abris de Tahiti ©Présidence de la Polynésie
Depuis le début du confinement en Polynésie, le 21 mars dernier, le Truck de la Miséricorde du Père Christophe, figure de la religion catholique en Polynésie, défenseur acharné des sans-abris de Tahiti, effectue une maraude chaque jour pour venir en aide aux sans-abris refusant ou dans l’incapacité d’un confinement dans les salles mises à leur disposition.
« Dès le début de l’apparition du covid, j’ai alerté le Haut-commissariat », lance le Père Christophe Barlier-Brignoli, responsable de l’accueil Te Vai-ete à Papeete interrogé par Outremers360. Trois salles municipales ont été mises à disposition par la commune de Papeete et la Polynésie en faveur des sans-abris afin d’assurer les mesures de confinement. « Ça a été un petit peu laborieux mais ça s’est mis en place », pointe Père Christophe. Mais tous n’acceptent pas le confinement et sa promiscuité.
Alors, avec l’aide précieuse des bénévoles en charge de la préparation des repas, les maraudes du Truck s’opèrent chaque soir, au lieu de deux fois par semaine en temps normal, en faveur d’environ 160 personnes sans domicile fixe situées en dehors des murs de la ville de Papeete. « Désormais que la ville est vide, le jour et la nuit, il est plus difficile pour les sans abris de se nourrir », souligne Père Christophe.
Autre mesure prise par le Père Christophe, la délocalisation des repas quotidien de l’accueil Te Vai-te, jugé trop étroit pour assurer une distanciation sociale, au presbytère de la Cathédrale. Chaque matin, une cinquantaine de personnes bénéficient d’un repas servi en barquette. Une démarche en coordination avec le haut-commissariat qui reçoit chaque jour un rapport ds actions, « afin qu’ils puissent réagir en fonction des besoins ».
Si le haut-commissariat de la République est l’autorité compétente depuis le début du confinement, ce sont les autorités locales (Pays et communes) qui sont habituellement en charge de répondre aux problématiques des 250 à 300 personnes en grande précarité et à la rue. Père Christophe porte depuis plus de deux ans un projet de construction d’un centre d’accueil et de réinsertion professionnelle, une idée pas forcément en résonance avec la vision des autorités locales, provoquant des relations « un peu fraîches et froides ».
« Nous n’avons pas la même approche ni la même vision sur les réponses à apporter. Notre idée est de remettre les personnes sans abris au travail, dans une relation humaine, avec cette idée qu’il n’y a pas de SDF, il y a des personnes qui sont sans abris, et quand ont dit qu’il y a des personnes, ça veut dire qu’il y a une histoire personnelle donc un accompagnement personnel. C’est là-dessus qu’on peut avoir des tensions avec les autorités », conclut-il.
À savoir maintenant si ce sujet sera au cœur des priorités des candidats au second tour des municipales, une fois la crise terminée.
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Auteur : J.-T