Covid-19 : Edouard Philippe, « En Outre-mer, les préfets seront sans doute amenés à prendre des mesures strictes de couvre-feu»
Interrogé par le sénateur mahorais Thani Mohamed Soihili sur la situation sanitaire à Mayotte ce mercredi 25 mars, le Premier Ministre Edouard Philippe a souligné que des mesures de couvre-feu pourraient être renforcés dans les territoires d’outre-mer.
A ce jour, seuls les départements de Guyane et de Mayotte ainsi que trois communes de Guadeloupe ont appliqué cette mesure du couvre-feu. Mais ce dispositif pourrait bien être étendu. Ce mercredi 25 mars, le Premier Ministre Edouard Philippe répondant au sénateur de Mayotte Thani Mohamed Soihili a déclaré au Sénat que «les préfets seront sans doute amenés à prendre des mesures strictes de couvre-feu, voire de confinement plus sévère que celles qui prévalent sur le territoire métropolitain» afin de freiner la propagation du virus.
Notre objectif : la solidarité de la Nation à l’égard de tous ses territoires. Compte-tenu des limites de l’offre sanitaire, les préfets des Outre-mer seront sans doute amenés à prendre des mesures plus sévères que celles qui prévalent sur le territoire métropolitain. #COVID19 pic.twitter.com/gAvU4fxg5b
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) March 25, 2020
Après la découverte de quatre nouveaux cas confirmés en Guyane le mardi 24, le Préfet de Guyane Marc Del Grande a annoncé la mise en place d’un couvre-feu sur tout le territoire guyanais. A l’instar des villes de Cayenne et Macouria et du département de Mayotte, les déplacements entre 21h et 5 heures du matin sont désormais interdits. «Seuls les déplacements indispensables à la vie économique, aux urgences sanitaires et à la sécurité publique sont possibles» a précisé la Préfecture de Guyane.
Dans l’arc antillais, trois municipalités -les Abymes, Pointe-à-Pitre et Sainte-Anne- ont pris de décisions similaires. Ces mesures de restriction de déplacement entrent en vigueur jusqu’au 31 mars prochain. Des exceptions sont faites pour les déplacements entre le domicile et le lieu de travail, pour des motifs de santé ou motif familial impérieux. Ce couvre-feu ne concerne pas «les forces de sécurité intérieure et les services d’urgence, les effectifs et véhicules du service départemental d’incendie et de secours, des professionnels de santé médicaux et para-médicaux dûment identifiés» ainsi que «les véhicules d’intervention des organismes chargés du maintien des services publics indispensables», et «les agents de la police municipale» des communes en question.
Sur le territoire de la Polynésie, le Président Edouard Fricth indiquait être en réflexion sur la mise en place d’un couvre-feu.
Des moyens supplémentaires en Outre-mer possibles
«Cette épidémie est à prendre au sérieux, et elle est à prendre au sérieux peut-être encore plus dans les territoires insulaires», a reconnu le Premier ministre. «S’il fallait projeter des moyens supplémentaires» en Outre-mer pour lutter contre le coronavirus, «nous le ferions dans la limite de nos capacités », a promis mercredi le Premier ministre Edouard Philippe, lors des questions au gouvernement au Sénat.
Il faut dans ces territoires « veiller à freiner peut-être plus encore que sur le territoire métropolitain » la propagation du virus, « compte tenu des limites de l’offre sanitaire existante » en Outre-mer, a poursuivi Edouard Philippe.
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Auteur : Eline Ulysse